Travail et salaires au Japon
L’article le plus lu de ce blog, et largement avec un ratio de 1 pour 1000, est l’article fleuve où je parle de “Travail et salaires au Japon“. J’y décris principalement comment trouver du travail avec l’existence d’un curiculum vitæ spécifique, les différents types de contrat de travail, comment postuler avec un exemple concret, et pour finir j’avais même décris une fiche de paie. J’éspère que cet article à aidé des personnes et que celui que j’entamme ici va les aider à nouveau.
Passeport et Visa
Avant tout, après une récente discussion avec un étudiant, je me suis rendu compte que la différence entre un passeport et un visa n’est pas forcément bien assimilée. Je trouve cela totalement normale de ne pas connaître vu que l’union européenne permet d’aller voyager et travailler dans différents pays sans passer des heures dans des centres d’immigrations.
Pour faire simple, le passeport est un document que l’état nous prête permettant de prouver notre identité dans n’importe quel pays.
Un visa est un document permettant de circuler dans un pays. C’est souvent un simple tampon qui est accolé dans une des pages du passeport par le pays qui nous accueille. L’autorisation pour un ressortissant de voyager dans un pays est donné à la suite d’accords pris entre ces pays. Les pays de l’union européenne ce sont mis d’accord pour que leurs ressortissants voyagent entre tous leurs pays sans passeport ni visa, il n’y a donc aucune formalité pour franchir les frontières, à l’inverse avec le Japon, jusqu’à très récemment, l’accord consistait à ce qu’un citoyen de l’union européenne avait l’autorisation de voyager dans le pays pendant 3 mois une fois la frontière franchi. Il recevait alors un visa de tourisme valable 3 mois. Je parle au passé puisque la pandémie de Covid-19 à causé le retrait de cet accord et au jour où je vous écris (le 18 Mars 2022), il n’est pas possible de franchir la frontière avec l’objectif de visiter le pays.
L’excellent site passport index permet de savoir quel passeport permet d’obtenir quel visa. Avec les restrictions de circulations dû au covid-19 et aux différents conflits, il est triste de voir cette carte du monde multi-couleurs alors qu’il y a 2 ans elle était à 95% de couleur verte.
Types de visa au Japon
Pour qu’une personne non-Japonaise ait le droit d’être présent sur le sol Japonais, il existe plusieurs type de visa en fonction des différentes situations qui amène cette personne à circuler dans ce pays. Autrement dit, chaque type de visa correspond à la raison pour laquelle cette personne ce retrouve dans ce pays.
Je ne vais pas détailler tous les types de visa existants, le site Apprendrelejaponais.net le fait bien mieux que moi, les principaux sont les visa :
- Tourisme : Si les frontières rouvrent et qu’il retrouve sa forme précédente, c’est un visa qui permet de visiter le pays pendant 3 mois. Il peut être renouvelé pour 3 mois supplémentaires assez facilement. Il ne permet pas de travailler. C’est le visa que tous les touristes obtiennent à leur arrivée à l’aéroport sans avoir eu besoin de faire des démarches en amont.
- Etudiant : C’est un visa qui permet d’étudier au Japon. Je ne vais pas être précis, mais sa durée varie de 3 mois à 3 années selon les études effectuées. Un ajout au visa peut être demandé pour permettre de travailler en baito (je decris baito dans mon billet sur le travail au Japon) une vingtaine d’heures par semaine.
- Travail : Le visa de travail permet de travailler au Japon. Sa durée varie de 1 à 5 années. Ces durées d’assignations sont régies par des normes qui ne sont pas clairement expliquées. La durée va être influencé par le niveau du salaire, le type d’emploi, la taille de l’entreprise, etc. Ce que l’on voit est qu’un premier emploi à la suite des études donne droit à un visa d’une année, là où le cadre d’une grande entreprise recevra directement 5 années.
- Working-Holliday : C’est un visa de tourisme d’une durée d’une année que les personnes de moins de 30 ans peuvent demander et permettant de travailler en baito une vingtaine d’heures par semaine. C’est le visa idéal pour toute personne qui a pour objectif de travailler au Japon mais ne veut pas repasser par la case école. Ce visa lui permet de rester dans le pays, de travailler en baito pour payer son loyer et lui permet ainsi de rester un an pour démarcher de nombreuses entreprises. C’est aussi un visa bien pratique pour ceux qui veulent découvrir le “vrai” Japon, naviguer dans le pays tout en travaillant un peu de temps en temps afin de renflouer le budget pour continuer à voyager.
- Mariage : C’est un visa que l’on peut obtenir lorsque l’on a épousé un citoyen Japonais. Je sais qu’il y a eu des réformes donc les chiffres que je donne doivent être faux, mais c’était des visa de 1, 5, et 15 années.
Ces cinq types de visa sont donc tous rattachés à un objet. Les 3 visa de cette liste permettant de rester plus d’une année (étudiant, travail, mariage) sur le territoire Japonais sont conditionnées à cet objet. Si on a un visa étudiant, on perd le visa à la fin de ces études. Un visa de travail est perdu si on quitte son entreprise. Le visa de mariage est annulé à la suite d’un divorce.
C’est pour cela que de nombreuses personnes surnomment le visa permanent, le Saint Graal, un visa pour les gouverner tous.
Avantages du visa permanent
Le visa permanent, le 永住者, n’a comme son nom l’indique pas de limite dans le temps et n’est rattaché à aucun objet. Un possesseur du visa permanent n’a pas l’obligation d’avoir un travail, d’être lié à une personne par le mariage, ou d’être affilié à une institution scolaire, pour rester indéfinitivement au Japon.
Mais cela va plus loin. Par le fait que cette personne possède ce visa permanent, les institutions Japonaises lui font confiance. Il peut alors avoir accès à des services que tout autre type de visa ne permettent pas d’accéder facilement. Cela comprends des choses très importante lorsque l’on souhaite vivre dans un pays sur le long terme comme :
- Demander facilement une carte de crédit
- Contracter des emprunts
- Postuler à n’importe quel emploi
- Tout ce qui est contrat est facilité, etc
Sur la carte de résident, il se présente ainsi, avec des étoiles à la place de la date indiquant la fin de la période de séjour :
Disclaimer
Je l’ai indiqué plus haut, on ne sait pas vraiment comment les services de l’immigration prennent leur decision finale. J’ai été témoin de profils similaires demandant un visa de travail au même moment, une personne obtenir 3 ans, son ami ne recevant qu’une seule année. Ce que je décrit par la suite est donc comment j’ai obtenu ce visa avec mon profil :
- Résident au Japon depuis plus de 10 ans
- Marié depuis plus de 5 ans
- Avoir un enfant en bas âge
- Avoir un travail en 正社員 (un équivalent du CDI)
- Avoir un salaire supérieur à 5 millions de yens par an
Les observateurs me disaient que dans ces conditions, obtenir le visa permanent serait une formalité. Ils avaient raison, il est dit qu’il faut prévoir un délai compris de 6 à 12 mois entre le moment de présenter les documents pour la première fois au centre d”immigration et celui de recevoir le courrier de confirmation que le visa a été accepté. Dans mon cas, cette periode d’attente a durée 5 mois.
J’étais apparement au-dessus des conditions nécessaires pour l’obtenir et à la lecture des documents officiels, j’aurai pu le demander quelques années auparavant, je lis par exemple que 3 ans de visa de mariage suffisent à l’acquérir.
Liens
Il y a deux ans, avant de commencer la demande, je me suis renseigné sur internet et j’ai gardé en bookmark les sites qui m’ont aidé. J’écris ce post bien trop tard, plusieurs liens dont les importants ne sont plus accessibles. Je vais tout de même ajouter l’adresse de leur page d’accueil en espérant que des équivalents réapparaîtront à l’avenir :
- Le site officiel en langue Japonaise de l’Immigration Service Agency (ISA) où l’on récupere les formulaires de demande de visa → https://www.moj.go.jp/isa/applications/procedures/index.html
- Sur le site précedemment mais ici pointant sur le formulaire qui correspond à la demande de conversion d’un visa de travail vers le visa permanent → https://www.moj.go.jp/isa/applications/procedures/16-4.html
- Le site officiel en langue Anglaise de l’Immigration Service Agency (ISA) → https://www.isa.go.jp/en/index.html
- Un site en Japonais indiquant comment remplir le formulaire → http://work-visa.jp/how-to-write/permanent-residence
Procédure
Comme la procédure que j’ai suivi est spécifique à ma demande et qu’elle peut changer à l’avenir, ne la prenez pas pour argent comptant et référé vous au site officiel.
En premier lieu, je suis allé sur le site web de l’immigration pour récupérer le formulaire correspondant à ma demande de changement de visa. On peut aller aussi directement le demander au centre d’immigration mais ceux-ci peuvent être loin où tout simplement être surchargé et une simple demande de document peut prendre plusieurs heures.
Depuis la page du site web de l’immigration correspondant au visa permanent, j’ai récuperé et imprimé deux documents.
- Le formulaire de demande du visa, le 永住許可申請書, au format pdf.
- La lettre du garant, 身元保証書, au format pdf. Il est dit qu’il est préférable que le garant soit Japonais. Un non-Japonais possesseur du visa permanent peu aussi ce porter garant, mais mieux vaut jouer la sûreté.
Ensuite, j’ai suivi les indications pour ajouter au dossier les éléments suivant :
- Une photo d’identité.
- Copie de la page d’identité du passeport.
- Copie recto/verso de la carte de résidant au Japon.
Ce sont les seuls documents nécessaires qu’indiquait le site web. Je suis donc allé avec cet ensemble à l’immigration. Sans surprise, ils souhaitaient avoir bien bien plus d’éléments pour constituer le dossier. Ils m’ont ouvert un dossier et m’ont demandé d’envoyer par la poste la suite des documents que j’ai mis deux semaines à rassembler. Ceux-ci étaient :
- Le certificat de résidence, le 住民票, que j’ai demandé à la mairie.
- La preuve de mon emploi, le 在職証明書, que j’ai demandé à mon entreprise.
- La preuve que je paie bien les impôts sur le revenu et la taxe d’habitation pour les 5 précédentes années, le 所得 et le 住民税, que j’ai demandé au centre des impôts et à la mairie.
- Une photocopie de mon livret de retraite, le 年金.
- Le certificat de résidence de mon garant ainsi que les preuves qu’il paie bien ses impôts sur les 5 précédentes années. Mon garant est allé les réclamer à la mairie et au centre des impôts.
- La carte d’assurance santé, la 健康保険証, de chacun des membres de ma famille.
- Une lettre de motivation expliquant en quoi je contribuerai au Japon.
C’était une enveloppe imposante à envoyer. Une fois partie, je n’ai recu aucune nouvelle de l’avancement du dossier jusqu’à ce qu’un courrier arrive 4 mois plus tard me disant de joindre de nouveaux éléments :
- Un document officiel disant que je côtise bien à la retraite que je suis allé chercher à la caisse de retraite.
- Le livret de famille, le 戸籍謄本, probablement parceque je suis marié avec un enfant mais comme je demandais un transfert de visa de travail vers le visa permanent, il n’était pas indiqué dans les documents à fournir.
Un mois plus tard, je recevais un nouveau courrier indiquant que mon visa était disponible. Depuis le site officiel, j’ai alors imprimé le dernier document nécessaire, le certificat de paiement des frais disponible au format pdf, y accoler un timbre fiscal de 8.000円 et ce rendre au centre d’immigration pour le donner en échange du nouveau visa.
Conclusion
Je suis très content d’avoir ce visa. Une espèce de liberté nouvelle acquise. Dans le moment c’est quelque choses qui ne change pas, juste une nouvelle carte avec des petites étoiles en place de la période de fin de séjour, mais quelques mois plus tard quand j’ai demandé une carte de crédit et qu’elle m’a été autorisé instinctivement, c’était un tout nouveau monde qui s’ouvrait à moi. La même chose s’est répété lorsque j’ai changé d’entreprise où je n’ai pas eu à aller au centre d’immigration avec de nombreux documents pour indiquer qui était mon nouvel employeur.
A l’avenir ce genre de situations va se répéter. La, où c’était galère d’envisager des changements, ils deviennent beaucoup plus simple. Mon conseil dorénavant est de le demander le plus tôt possible. Ces dernières années, ils ont modifié les règles d’acquisition, regardez si vous êtes éligible et si c’est le cas, foncez. Ce n’est pas difficile, ce ne sont que des documents à rassembler et les différentes administrations auxquelles j’ai dû m’adresser (mairie, centre des impôts, des retraites, des taxes, d’immigration) m’ont toujours aidé dans ces démarches.
Maintenant, si vous avez des questions spécifiques, n’hésitez jamais à me contacter. Je modifierai ce post en fonction de vos retours. Merci à nouveau d’avoir parcouru ce post. C’est plaisant de parler de ces sujets.